Rapport International 2020

LES CONTACTS HUMAINS DANS LE MONDE – BIENFAITS, FREINS ET SOLUTIONS

Sommes-nous en train de devenir une société déshumanisée ? De nouvelles recherches internationales révèlent combien les contacts humains sont essentiels au bonheur et à l'épanouissement de chacun, pourtant ils se font de plus en plus rares dans le monde.

89%

déclarent que l'on peut ressentir la solitude à cause du manque de contacts humains, malgré des contacts sur les réseaux sociaux

82%

pensent qu'avoir de plus en plus de relations virtuelles diminue notre capacité d’empathie

ont des vies tellement trépidantes qu'ils ne prennent plus de temps pour le contact avec les autres

ont des vies tellement trépidantes qu'ils ne prennent plus de temps pour le contact avec les autres

53%

pensent qu’ils passent trop de temps sur les réseaux sociaux, et que ce temps manque pour les contacts personnels.

NOTRE MODE DE VIE MODERNE NOUS ÉLOIGNE LES UNS DES AUTRES ET NOUS MAINTIENT À DISTANCE

L'étude sur les contacts humains réalisée pour NIVEA a révélé qu'un certain nombre de tendances actuelles contribuent à créer des obstacles nouveaux et durables qui sont dommageables pour les contacts humains. Nous vivons dans une société de plus en plus mobile, dans laquelle les gens plus que jamais auparavant choisissent de s'installer loin de leur famille et de la communauté dans laquelle ils ont grandi, que ce soit en raison d'un conflit géopolitique, de la recherche d'occasions professionnelles ou d'enrichissement personnel. Les innovations technologiques et un meilleur accès à Internet dans le monde nous permettent aujourd'hui de rester connectés avec ceux que nous aimons et de créer un nouveau type de relations virtuelles au lieu des relations physiques réelles. Avec cette évolution des normes sociales, on finit par ne plus savoir quels types de contacts réels sont appropriés. L'effet de ces tendances sur la qualité et la fréquence des contacts humains apparait clairement dans l'étude NIVEA. L'utilisation des nouvelles technologies, la nature de notre mode de vie moderne, les normes culturelles et sociales ou encore l'insécurité ont toutes été citées comme des raisons qui expliquent pourquoi les gens ont du mal à s'engager dans des relations plus personnelles.
« VOIR MES AMIS EST DEVENU PRESQUE IMPOSSIBLE. TOUT LE MONDE EST TELLEMENT OCCUPÉ DE NOS JOURS. »

GÉNÉRATION INTERNET : CONNECTÉE OU DÉCONNECTÉE ?

Le rôle que joue la technologie dans les rapports humains mérite d'être examiné de plus près. Plus de 80 % des personnes interrogées dans le cadre de l'enquête NIVEA estiment que le nombre croissant de relations virtuelles réduit la capacité d'empathie, ce qui entraine une diminution des contacts physiques. D'autres recherches ont montré que les écrans créent non seulement une distance physique, mais également une distance psychologique, brouillant les lignes entre la réalité et le divertissement et nous rendant moins sensibles à la douleur et aux besoins des autres. Les écrans affaiblissent-ils notre capacité à lire les émotions des autres? Certaines études le suggèrent. Une étude réalisée en 2014 par l'Université de Californie à Los Angeles a montré que les élèves de sixième année qui avaient passé cinq jours consécutifs sans avoir recours aux nouvelles technologies s'étaient montrés plus aptes à lire les émotions que ceux qui avaient continué à utiliser régulièrement le téléphone et l'ordinateur ou avaient regardé la télévision. De plus, le temps que nous passons en tête à tête avec la technologie a également son importance. Cinquante-trois pour cent des personnes interrogées ont déclaré que le temps passé sur les réseaux sociaux était un frein aux contacts physiques. C'est particulièrement vrai dans les pays où l'utilisation des réseaux sociaux est très importante, notamment en Inde (70 %) et en Thaïlande (69 %). Une personne en Inde témoigne : «Quand je quitte la ville pour rentrer chez moi, deux fois par an, il me tarde de voir ma famille. Mais mon petit frère passe tout son temps assis, occupé avec ses gadgets technologiques, pas une parole, pas un regard... je trouve ça triste». Les données révèlent également des disparités importantes selon les tranches d'âge sur le temps passé en ligne. Le plus gros écart est entre les Milléniariaux et les personnes de 50 ans et plus ; 65 % des Milléniariaux reconnaissent que le temps passé sur les réseaux sociaux est un frein aux contacts physiques, alors que le chiffre tombe à 33 % pour les personnes âgées de plus de 50 ans.

LA VIE EST DEVENUE UNE COURSE EFFRÉNÉE : TOUT LE MONDE EST DÉBORDÉ

Nos écrans ne sont pas les seuls à faire obstacle à de meilleures relations humaines. Les résultats de l'étude révèlent que notre mode de vie contribue également au manque de contact humain. Soixante-douze pour cent des participants pensent que le contact physique ne fait plus partie des priorités dans notre vie moderne tandis que 64 % ont répondu être trop occupés pour prendre le temps de rester en contact avec les autres. Un Chinois nous a d'ailleurs dit : «Rencontrer mes amis est devenu presque impossible. Tout le monde est tellement occupé de nos jours».
Cette affirmation est particulièrement vraie pour les  millénariaux (72 %) et les parents qui ont des enfants à la maison (71 %). Nous avons déjà vu que ces deux groupes ont plus de contacts physiques que les autres, cependant 76 % des millénariaux et 78 % des jeunes parents souhaitent tout de même plus de câlins. Toujours débordés et en mouvement, ces deux groupes ont souvent recours à la technologie pour avoir des contacts humains et remplacer les contacts réels. D'après nos résultats, il apparait que 51 % des millénariaux et 48 % des jeunes parents ont rapporté avoir déjà passé les doigts sur l'écran durant un appel en visio en regrettant de ne pouvoir entrer en contact réel avec leur interlocuteur.

NORMES SOCIALES : CONFUSION GÉNÉRALISÉE SUR LES CONTACTS HUMAINS APPROPRIÉS

Outre l'utilisation de la technologie et le manque de temps, huit personnes sur dix pensent que les normes sociales influent sur les contacts humains. C'est particulièrement marqué dans certains pays, notamment les pays du Commonwealth : 84 % des Britanniques, 85 % des Australiens et 84 % des Indiens déclarent que les normes sociales constituent un frein aux contacts physiques, contre 80 % pour la moyenne des personnes interrogées. Généralement, les ressortissants de ces pays sont moins tactiles dans leurs rapports aux autres que les Européens du sud ou les Sud-Américains pour qui par exemple une accolade amicale ou une bise sur la joue sont des formes de salutations tout à fait acceptables. De nombreuses personnes interrogées déclarent ne pas savoir quel type de contact est vraiment approprié ou hésitent à amorcer un rapprochement craignant qu'il ne fasse pas de même en retour. Plus de trois quarts des personnes interrogées ont rapporté qu'elles hésitaient à aller vers l'autre, craignant par exemple qu'il soit mal à l'aise ou interprète mal une bise ou une accolade. Ce chiffre est particulièrement élevé en Chine, en Inde et en Thaïlande (85 %). Soixante-neuf pour cent des personnes interrogées ont admis qu'elles sont ouvertes au contact physique, mais qu'elles attendent toujours que l'autre fasse le premier pas. C'est particulièrement vrai pour les hommes.

Dans l'ensemble, 89% des hommes et 88 % des femmes pensent que le contact humain est essentiel au bonheur et à l'épanouissement. Les hommes se sentent toutefois moins en ce qui concerne les contacts physiques, : 76 % d'entre eux disent ne pas être sûrs de ce qui est considéré comme acceptable en société, contre 71 % pour les femmes. Les hommes plus que les femmes souhaitent davantage d'étreintes (73 %, contre 70 %). En outre, s'ils souhaitent davantage de contacts, ils en ont généralement moins. Vingt pour cent d'entre eux n'ont eu aucun contact physique la veille de l'entretien, contre 14 % pour les femmes. Il apparait clairement que les hommes souhaitent des relations plus tactiles au quotidien, mais qu'ils se sentent peu sûrs d'eux pour amorcer un contact physique. Plus enclins à respecter les rôles traditionnels associés à l'homme et à la femme, ils se sentent contraints par la pression sociétale et appréhendent de prendre l'initiative d'un contact physique, craignant d'être considérés comme «trop doux», voire «trop féminins». Beaucoup ont du mal à exprimer leurs émotions et sont incapables de formuler leurs besoins. D'autres ont peur que leur approche physique soit interprétée comme une avance d'ordre sexuel et redoutent d'être rejeté. D'autres encore craignent de se montrer trop affectueux avec leurs enfants. Un papa en Allemagne nous a dit : « Je me sens vraiment mal à l'aise quand ma fille de 12 ans veut s'asseoir sur mes genoux en public, je ne veux pas qu'on pense que je suis un pédophile».

Quelle qu'en soit la raison, la conséquence de ces insécurités signifie qu'à l'exception des poignées de main, les hommes sont plus susceptibles que les femmes de renoncer aux petits gestes attentionnés et platoniques - et à tous les avantages qui en découlent.

À PROPOS DE L’ÉTUDE

L'étude NIVEA a été menée par Mindline, un institut de recherche indépendant, au moyen d’un questionnaire adressé en ligne à 11 198 participants dans les 11 pays suivants (soit environ 1000 par pays) : Afrique du sud, Allemagne, Australie, Brésil, Chine, États-Unis, France, Inde, Italie, Royaume-Uni et Thaïlande. Les personnes interrogées, âgées de 16 à 69 ans, ont été choisies pour composer un échantillon représentatif de la population en raison de leur sexe, de leur âge, de leur région d’origine et de leur profession. Cette étude a été menée entre octobre 2018 et mars 2019. Des discussions thématiques en groupe ont été menées par l'institut de recherche indépendant Happy Thinking People dans ces 11 pays avant l’envoi du questionnaire.

VUE D'ENSEMBLE

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